Dossier : “La lutte contre la fraude s’accélère et s’accentue”, Anthony Pycke

    Trois questions à Anthony Pycke, Senior Manager Practice Assurance chez Investance

    Où en est le traitement de la fraude dans l’assurance ?
    La lutte contre ce phénomène s’accélère et s’accentue. Il y a encore quelques années, l’humain était le principal vecteur utilisé pour traquer et identifier la fraude. Progressivement, le digital est mis à contribution pour aider l l’humain à aller plus loin et plus vite. Mais l’un des blocages importants est également levé par la Cnil. Car pendant longtemps, l’accès aux données exploitables à des fins de lutte contre la fraude était très rigoureusement encadré. Désormais, de nouvelles dispositions réglementaires permettent aux assureurs d’avancer plus facilement dans l’exploitation des données des fraudeurs potentiels et réels.

    Pouvez-vous expliquer en substance en quoi cela consiste ?
    Cette institution a décidé de mécanismes simplifiés pour accéder aux données personnelles de concernées par la fraude. L’autorisation unique n° AU-039 – Délibération n° 2014-312 du 17 juillet 2014 portant autorisation unique de traitements de données à caractère personnel a ainsi été publiée avec pour finalité la lutte contre la fraude à l’assurance. Parmi les données pouvant être exploitées figurent l’identification des personnes parties, intéressées ou intervenantes au contrat ; la situation familiale, économique, patrimoniale et financière ; la situation professionnelle ; l’appréciation du risque, etc.

    Quelles sont les nouvelles pratiques qui émergent en matière de lutte contre la fraude ?
    On voit évoluer la notion de scoring à laquelle on associe la fraude. En fait, on enrichit ce score avec les données contextuelles de l’assuré, ce qui génère des résultats plus pertinents. La probabilité de fraude n’est désormais plus uniquement appréhendée au regard de l’événement de gestion à traiter, mais au regard du profil global du client.
    Enfin, la lutte contre la fraude doit être intégrée dans une configuration plus large, afin de se fondre dans les processus industrialisés de gestion de l’entreprise.

    Que pensez-vous du sujet ?