Résultats 2015 : Les IP face aux taux bas et aux réformes en santé

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) a dévoilé des résultats en baisse pour les IP en 2015, en raison notamment du contexte de taux bas et des réformes qui ont touché la complémentaire santé.

En 2015, les 38 organismes de prévoyance qui constituent les membres du Ctip ont dégagé un chiffre d’affaires de 13,1Mds d’euros en baisse de 1,6% par rapport à 2014, notamment marqué par un recul de 3,5% en prévoyance. « Après un fort développement en 2014, l’année 2015 marque une pause. En outre, la prévoyance était moins au cœur des préoccupations des entreprises en raison des difficultés économiques et de la prédominance des réformes en santé », a expliqué Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du CTIP.

L’ANI et la réforme des contrats responsables expliquent également la stabilisation du chiffre d’affaires en santé (+0,6% par rapport à 2014). « Le marché de la santé a été marqué par deux éléments principaux l’année dernière. Les réformes réglementaires qui engendrent un surcoût pour les opérateurs et la recherche du meilleur prix par les entreprises », a tenu à souligner Jean-Paul Lacam, délégué général du Ctip. En retraite supplémentaire, les chiffres ne sont guère plus réjouissants avec une baisse de 3,9% de l’activité.

De l’autre côté du bilan, les IP ont vu globalement, leurs charges de sinistres se stabiliser (+0,1% à 12,4Mds d’euros). Elles baissent de 1,8% en santé – bien que les prestations versées augmentent de 2,4% – mais augmentent de 1,1% en prévoyance. La raison avancée par le Ctip est l’environnement de taux bas « qui alourdit la charge des rentes futures », indique Bertrand Boivin-Champeaux. Le résultat net ressort lui à 99M d’euros en forte baisse au regard des 196M de 2014. Là encore, il s’agit d’un effet des taux bas.

Reste que malgré la concurrence féroce que se livrent les organismes complémentaires d’assurance maladie sur la santé collective, il vont se réunir dans un observatoire pour évaluer l’impact de l’ANI. La FNMF et la future FFA siègeront aux côtés du Ctip. Quelques tendances se dessinent d’ores et déjà, « même si 6 mois après l’entrée en vigueur de l’ANI, il est difficile de dresser un bilan », selon Jean-Paul Lacam. Majoritairement, les employeurs ne financent plus que 50% de la cotisation santé et la couverture des ayants droits devient une exception selon le Ctip.

Autre sujet sur lequel le Ctip sera particulièrement vigilant : la réforme des retraites. « Un report de l’âge légal aurait un impact sur le montant à provisionner en invalidité/incapacité. En passant par exemple à 65 ans, cela ferait trois années en plus à provisionner », illustre Jean-Paul Lacam.

Les institutions de prévoyance demeurent toutefois solides avec une marge de solvabilité aux alentours de 2,5 fois l’exigence réglementaire.

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